Engager le débat avec la Délégation du Corps Académique

Cher.e.s collègues membres du corps académique de l’ULB,

En tant que représentant.e.s du corps académique au sein des instances délibératives de notre université (Conseil académique et Conseil d’administration), nous sommes très attentif.ve.s aux différents dossiers, brûlants pour certains, qui animent notre vie universitaire. 

Les discussions en cours sur la deuxième session d’examens à venir en août 2020 et le premier quadrimestre de l’année académique 2020-2021, nous convainquent de la nécessité de mettre en place des canaux de communication plus directs et efficaces pour vous présenter la façon dont nous portons le mandat que vous nous avez confié et pouvoir prendre connaissance de façon plus systématique de vos commentaires, critiques et propositions. 

Plusieurs voix ont dénoncé un manque de concertation entre les autorités et les académiques dans leur ensemble au sujet du plan d’enseignement proposé pour le prochain quadrimestre (Q1 2020-2021). Ce plan a été adopté par les représentant.e.s de tous les corps dans un contexte d’urgence et sur base d’informations qui laissaient penser que la situation sanitaire risquait fortement d’empêcher un retour à un enseignement totalement présentiel – notamment dans les grands auditoires – en septembre. Il va sans dire que, pour nous, la présence de tou.te.s sur le campus reste la meilleure des options, option non négociable dans l’hypothèse d’une maîtrise de l’épidémie. Cependant, au regard de la situation sanitaire lors du Conseil académique du 25 mai 2020, nous ne nous sommes pas opposé.e.s à cette note, qui pour nous était clairement présentée comme une mesure de préparation et de prudence en cas de persistance de l’épidémie à l’automne.

La situation évolue et, aujourd’hui, une concertation (que nous avions demandée dès la réunion du CoA du 27 avril 2020 et également lors d’une réunion avec les autorités) est enfin mise en place, ce dont nous nous réjouissons. Tout en gardant comme horizon inflexible le retour au présentiel complet dès qu’il sera possible sur un plan sanitaire, sans compromis sur le volume des cours, le nombre des options, et l’exercice par chacun et chacune d’entre nous de sa liberté académique, nous souhaitons prendre en considération toutes les opinions concernant l’organisation des enseignements au Q1 de 2020-2021. 

Nous avons à cœur de resserrer le lien avec vous, d’intensifier nos contacts dans les deux sens, de donner plus de visibilité à nos prises de parole dans les instances, et, par la même occasion, de lever d’éventuels malentendus. Il en va de la vitalité de notre démocratie interne et de la clarté de nos échanges. 

Pour améliorer la communication avec vous, nous mettons donc en place plusieurs canaux: 

  • un blog qui permettra de vous informer des positions défendues dans les instances auxquelles nous participons et qui présentera régulièrement les principaux points discutés au Conseil d’administration, Conseil académique et en Assemblée plenière – permettant ainsi à chacun.e d’entre vous d’en prendre connaissance et nous faire un retour par courriel afin que nous puissions relayer et défendre au mieux les positions communes; ce blog sera aussi alimenté et nourri de prises de position récentes, et reflètera le travail que nous avons mené ces derniers mois sur le problème des reports, la crise informatique, sur la défense de la liberté académique, le soutien apporté à des chercheurs en danger dans différents pays, etc. Comme vous le verrez, il contient déjà une pétition demandant le refinancement des universités, pétition que nous vous invitons à signer.
  • Les conseils facultaires sont un lieu privilégié d’échanges. Nous demanderons donc à intervenir régulièrement pour faire le point des décisions prises et des dossiers en cours; 
  • une adresse mail permettant de recevoir toutes les doléances et propositions sur la vie à l’Université et ses missions d’enseignements et de recherche vous est d’ores et déjà accessible: coraca@ulb.ac.be

Enfin, nous espérons engager une réflexion collective qui permette aussi, dans l’intérêt de tou.te.s et de notre alma mater, de mener (en dehors de l’arène médiatique) des débats sereins sur des questions qui relèvent de la démocratie interne à l’ULB. 

Nous vous remercions par avance pour votre intérêt et votre participation, 

En restant à votre écoute, 

La Délégation du Corps Académique

Refinancer (enfin!) les universités!

Le texte ci-dessous fait l’objet d’une pétition qui émane de notre délégation.

Pour signer: http://chng.it/QW9fBMSJRF

Madame la Ministre Valérie Glatigny,

La situation dans laquelle se trouve l’éducation en général et l’université en particulier depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons est inédite. La pandémie surgit dans un contexte où les universités souffrent d’une insuffisance patente de moyens depuis de nombreuses années. En dix ans, la population universitaire a augmenté de 40 % alors que les budgets alloués aux universités ont stagné : le financement par étudiant.e n’a donc cessé de diminuer. Globalement, les études montrent que, depuis plus de dix ans, la Fédération Wallonie-Bruxelles a un taux de financement de l’enseignement supérieur des plus bas.

Face à cette crise sans précédent, un investissement dans la recherche liée au COVID-19 vient d’être réalisé – ce dont nous nous réjouissons – et les universités ont consenti à investir dans l’infrastructure et le soutien au personnel enseignant. Mais ce sont en réalité toutes les disciplines enseignées et la recherche dans leur globalité qui sont touchées et doivent aujourd’hui être soutenues. Cela ne nécessite pas uniquement un appui logistique, matériel et un soutien pédagogique, mais aussi plus de moyens humains, c’est-à-dire l’engagement d’enseignant.e.s-chercheur.e.s et d’assistant.e.s d’enseignement et de travaux pratiques qui font aujourd’hui cruellement défaut. En effet, la situation oblige à repenser profondément l’enseignement et la pédagogie universitaire vers un encadrement personnalisé, afin de soutenir tou.te.s les étudiant.e.s et leur permettre de suivre leur cursus de manière adéquate. Pour ce faire, en plus de l’utilisation de moyens digitaux, les cours et leur encadrement devront impérativement être démultipliés si nous souhaitons maintenir un niveau d’excellence et un accompagnement adéquat pour toutes et tous. La crise actuelle ne fait qu’accentuer et rendre d’autant plus visibles des problèmes structurels présents de longue date.

Nombre de signataires de la présente lettre ainsi que nos collègues sont aujourd’hui proches du burn-out et sont las de devoir « faire avec les moyens du bord ». Nous, enseignant.e.s du supérieur et chercheur.e.s, nous sommes engagés dans un processus exceptionnel. Nous avons en un temps record dû penser un renouvellement, une réorganisation et une réinvention en profondeur de nos tâches. Cependant, de tels efforts ne peuvent être poursuivis dans la durée sans un réel soutien de nos autorités de tutelle. En la matière, seule une politique d’engagement pro-active permettra de répondre aux demandes légitimes des étudiant.e.s et permettra aux collègues enseignant.e.s chercheur.e.s d’assumer leurs missions avec professionnalisme et bienveillance, sans risquer de mettre leur santé en danger.

En outre, la recherche est une mission fondamentale de l’université, et les enseignant.e.s sont aussi chercheur.se.s. Or, depuis trois mois, toutes les énergies ont été captées par la réorganisation des cours et évaluations à distance et nous avons dû massivement laisser nos activités de recherche de côté. Si nous voulons que les laboratoires et centres de recherche reprennent une activité digne de ce nom et responsable envers notre avenir commun, il est crucial que des moyens nouveaux y soient consacrés.

Nous demandons donc qu’à la gestion de l’urgence succède une véritable politique en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui permette de garantir un soutien et un suivi des étudiant.e.s, des conditions de travail dignes pour toutes et tous et de maintenir les capacités de recherche des établissements.

En janvier 2020, vous affirmiez : « Il ne faut pas imposer une politique d’austérité à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique car ce serait comme renoncer à investir dans le futur de nos jeunes ». Le moment est venu de soutenir le futur de nos jeunes, avant qu’il ne soit trop tard.

Contacts:

Vanessa Frangville, Vanessa.Frangville@ulb.ac.be

Damien Scalia, damien.scalia@ulb.ac.be

Nicolas Verschueren, niversch@ulb.ac.be

Autres actions

Un appel interuniversitaire : Pour le déconfinement de nos universités !

Une initiative qui émane de l’atelier des chercheur.euse.s pour une désexcellence des universités : Non à la rentrée virtuelle à l’ULB !

Un appel d’étudiant.e.s à interpellation de la Ministre et des Autorités académiques : No one fails !