Les élections représentatives de l’ULB se tiendront les 12, 13 et 14 décembre 2023, électroniquement et à distance.
Nous sommes 21 membres du corps académique à nous porter candidat.e.s pour vous représenter au sein des instances centrales de l’Université, notamment l’Assemblée Plénière, le Conseil d’Administration et le Conseil Académique.
Notre ambition est de défendre les intérêts de notre institution en général, en écoutant et respectant les besoins et les spécificités de nos collègues, en particulier ceux du corps académique dans son ensemble.
Les missions, enjeux et défis auxquels nous sommes toutes et tous confrontés sont nombreux et complexes alors que les ressources dont nous disposons sont limitées.
Nous nous engageons à vous représenter collectivement, dans un esprit d’indépendance, de liberté et de transparence.
Vous trouverez ci-après un document qui reprend brièvement nos valeurs et les dossiers auxquels nous serons particulièrement attentifs ou que nous mettrons à l’ordre du jour.
Dans un souci d’informer l’ensemble de la communauté universitaire, et en particulier le corps académique, la délégation du corps académique au Conseil d’administration et Conseil académique propose ici une synthèse des enjeux et propositions concernant la réforme du calendrier académique.
Où en sommes-nous ?
Mai 2022 : Consultations facultaires visant à informer la position/les propositions de l’ULB
Début juin 2022 : réunion du Conseil des Recteurs des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles (CRef)
Eté-automne 2022 : processus délibératif interne à l’ULB ouvert à tous les membres de la Communauté universitaire (dans l’esprit « back to campus »
Questions de fond et objectifs
Au-delà des questions purement pratiques (par exemple la congruence avec le calendrier de l’enseignement obligatoire), la réforme doit permettre de rénover nos pratiques pédagogiques
Les objectifs visés sont l’amélioration du rythme d’étude pour les étudiants, le dégagement de temps à consacrer à la recherche pour le corps académique, et une diminution de la pression pour le PATGS.
Propositions concrètes à débattre
Anticipation de la rentrée académique début septembre et découpage de l’année en deux semestres (suppression du troisième quadrimestre d’été)
Suppression de la seconde session d’août et organisation d’une seconde session respectivement en janvier et juin directement après les examens de cours concernés
Adoption d’un schéma : cours > blocus > examens > congés
Possibilité (mais pas obligation) de concentrer les enseignements sur une moitié de semestre, soit 6 semaines (à raison de plusieurs séances par semaine) et d’évaluer à la fin de la période de 6 semaines.
Stratégie et processus décisionnel
La réforme ne doit pas enfermer les pratiques d’enseignement dans un carcan trop rigide. Le nouveau calendrier doit pouvoir accommoder les spécificités disciplinaires, facultaires (y compris les diplômes conjoints avec d’autres institutions)
Il est peu probable d’obtenir un consensus poussé avec toutes les autres universités
Il faut a minima obtenir un consensus pour avancer la date de la rentrée au 1er septembre afin de pourvoir avancer l’ensemble du calendrier
Points d’attention
Congruence ou non avec le calendrier de l’enseignement obligatoire (elle pourrait être partielle mais non totale)
Impact sur l’occupation des locaux
Flexibilité pour les programmes communs avec d’autres universités
Ci-dessous, le calendrier scolaire pour l’année 2022-2023 avec quelques possibilités de pistes pour un possible calendrier académique. Nous vous invitons à relayer vos commentaires et suggestions via la Doyenne ou Doyen de votre faculté. Le CREF se penchera sur ce dossier lors d’une journée de travail prévue le 2 juin prochain. Une consultation participative sera mise en place par les autorités entre juin et octobre 2022.
Le passage aux adresses au format @ulb.be continue à susciter de nombreuses et vives réactions parmi nos collègues. Notre délégation s’est engagée sur ce dossier depuis plusieurs années. Vu son aspect critique intimement lié à la question de l’indépendance numérique de notre université par rapport à une société comme Microsoft, il nous a paru utile de revenir sur les conditions dans lesquelles cette migration générale a été décidée au sein des instances, pour mieux comprendre non seulement les circonstances de cette décision, mais aussi ses conséquences.
L’ULB et la VUB sont sur un bateau
Depuis quelques années, deux systèmes de boîtes mail cohabitent à l’ULB: les boîtes mail @ulb.ac.be, hébergées sur des serveurs internes à l’université, et les boîtes mail @ulb.be, hébergées dans le cloud via le service Microsoft 365 (ex Office 365). En ce mois d’avril 2021, tou·te·s les utilisateur·rice·s de boîtes mail @ulb.ac.be ont été invité·e·s à migrer vers une boîte @ulb.be.
Comme expliqué dans les différents conseils facultaires à l’automne 2020 par Nicolas van Zeebroeck (conseiller des autorités pour les matières informatiques et numériques), l’ULB travaille actuellement à un vaste plan de modernisation de son infrastructure informatique. Ce plan est devenu indispensable car notre informatique souffre d’un sous-financement chronique qui l’a rendue dépassée, tant en termes de fonctionnalités que de sécurité. Ceci explique pourquoi, en mars 2020, l’entièreté de notre système informatique a été paralysé pendant plusieurs jours par une cyber-attaque. Ironiquement, l’attaque avait exploité des faiblesses d’anciens systèmes Microsoft de l’ULB et n’était donc pas liée aux serveurs mail internes (hébergeant les boîtes @ulb.ac.be et qui ne reposent pas sur un produit Microsoft). Néanmoins, elle est symptomatique de l’état général de nos infrastructures…
De fait, nos serveurs mail internes sont devenus vulnérables suite à un manque de moyens, de maintenance et de mises à jour. Cette situation est d’autant plus problématique que la répartition originale des responsabilités au sein du SISC (Shared ICT Services Centre, commun à l’ULB et la VUB) implique que ces serveurs mail soient toujours gérés par la VUB, alors même qu’elle ne les utilise plus pour son propre personnel, qui a déjà migré entièrement vers la solution Microsoft 365. Ceci explique pourquoi l’ULB a décidé d’abandonner progressivement la solution actuelle, et l’alternative retenue, dans un premier temps uniquement pour l’administration, a été la solution clé en main fournie par Microsoft, via son service Microsoft 365. D’aucuns ont décrié ce choix, notamment au sein des corps scientifique et académique, ce qui explique que la migration des boîtes mail des serveurs internes (@ulb.ac.be) vers les serveurs Microsoft 365 (@ulb.be) soit restée jusqu’à présent facultative pour ces corps.
Crise et crise
Peu de temps après l’attaque informatique, la crise sanitaire qui nous affecte encore aujourd’hui est survenue. En quelques jours, l’université a dû basculer vers un enseignement à distance. Dans l’urgence, la seule solution qui a pu être mise en place par des services informatiques débordés fut l’utilisation de Microsoft Teams, fourni par la licence Microsoft 365 dont bénéficiait déjà l’ULB. Bien qu’il soit techniquement possible d’utiliser Teams en gardant une adresse mail @ulb.ac.be, cela implique certaines limitations (principalement l’intégration avec le calendrier qui permet de planifier des réunions ouvertes à un public y compris extérieur à l’ULB, ou de créer des événements live à destination d’un très grand auditoire) et complique le travail du service de support technique déjà fort sollicité suite à la crise sanitaire. A terme, il ne semblait pas tenable de laisser cohabiter deux systèmes mail provoquant une réelle surcharge de travail. Une solution devait être trouvée.
A ce stade, il semblait clair que la solution privilégiée par de nombreux acteurs de notre institution était la migration vers Microsoft 365 des boîtes mail de l’ensemble de la communauté universitaire…
Les solutions envisageables et ce qui a été retenu
En tant que représentant·e·s du corps académique dans les instances participatives, nous avons d’une part milité pour éviter qu’une telle décision soit prise (1) sans un débat de fond et (2) sans une étude approfondie des différentes alternatives. C’est dans ce sens que certains d’entre-nous ont co-rédigé, en collaboration avec quelques collègues, une lettre ouverte qui a été adressée aux candidat·e·s au rectorat en mai 2020, que l’on peut trouver ci dessous :
D’autre part, nous avons poussé à la mise en place d’un groupe de travail (GT) chargé de comparer les différentes solutions, non seulement pour le mail mais aussi, de manière plus générale, pour les autres fonctionnalités d’une suite collaborative (principalement les outils d’édition, de stockage et de partage de documents). Ce GT a été constitué en avril 2020 et a travaillé d’arrache-pied pour rendre un rapport détaillé début juillet 2020.
Celui-ci reprenait trois solutions possibles en ce qui concerne le mail :
une migration de l’ensemble de la communauté universitaire vers Microsoft 365
Le rapport détaille les avantages et inconvénients de chacune de ces solutions sur toute une série de critères. Sans rentrer dans les détails, le principal avantage de la troisième solution était qu’elle préserve la souveraineté numérique de l’université, tout à l’inverse de la première, dont les avantages indéniables étaient la rapidité avec laquelle elle pouvait être mise en œuvre et son moindre coût. La solution passant par une collaboration avec l’ULiège réalisait un compromis entre ces deux extrêmes. Sur base de ces arguments, et de la nécessité de trouver une solution à relativement court terme, le GT a retenu deux options possibles:
une migration à court terme de l’ensemble de la communauté universitaire vers Microsoft 365, mais accompagnée d’une poursuite de la réflexion en vue d’une mise en œuvre à un horizon d’environ 3 ans d’une des deux autres solutions
une migration à moyen terme vers Zimbra, en collaboration avec l’ULiège
Il était au départ prévu que le Conseil d’administration (CA) se prononce sur ces propositions lors de sa séance de juillet 2020, mais vu la période peu propice (vacances d’été, et report des élections rectorales en septembre), il a été décidé de reporter la décision. Vu le caractère sensible du dossier, souligné notamment par le nombre important de signatures de la lettre ouverte (cf. ci-dessus), la rectrice a décidé, après sa nomination, de reporter une fois de plus le vote afin de permettre des débats contradictoires au sein des conseils facultaires. Ce n’est donc que lors de la séance du CA de décembre 2020 que la décision a été remise au vote.
A ce stade, la cohabitation de deux systèmes mail devenait de plus en plus intenable pour les services informatiques qui étaient sur la sellette depuis près d’un an, et il fallait donc trouver une solution qui puisse être mise en place rapidement. Malheureusement diront certains, la seule solution tenant la route à court terme était la migration globale vers Microsoft 365. Néanmoins, il n’était pas question de prendre une telle décision sans prendre en compte tous les points d’attention relevés, notamment par le GT sur les suites collaboratives. Dès lors, la décision qui a été votée en CA de décembre 2020 fut d’adopter Microsoft 365 comme solution institutionnelle pour le mail, mais à court terme uniquement, et avec une série de points d’attention.
Conséquences et actions futures
D’une part, cette migration ne concerne que le mail : en ce qui concerne, par exemple, le stockage des données, ce sont des solutions internes qui doivent être recommandées, en particulier Adhoc (https://support.ulb.be/fr/web/support/-/a-quoi-sert-adhoc-) pour l’administration, et ownCloud (https://support.ulb.be/fr/-/qu-est-ce-que-owncloud-) pour la recherche. Ces solutions, basées sur des logiciels libres, seront activement maintenues et développées. Il est notamment prévu que le logiciel ownCloud soit remplacé à terme par Nextcloud (https://nextcloud.com/), une variante offrant plus de fonctionnalités. En tant que représentant·e·s du corps académique dans les instances, c’est un point du dossier que nous suivons de près. Nous regrettons que certaines communications des services informatiques recommandent encore et toujours OneDrive et Sharepoint (solutions Microsoft) pour le stockage et le partage de documents plutôt que les solutions internes Adhoc et ownCloud, ce que nous avons déjà notifié à plusieurs reprises via les instances participatives.
D’autre part, Microsoft 365 n’a été choisi comme solution institutionnelle pour le mail qu’à court terme, en tout cas en principe, et la décision du CA prévoit de réévaluer la situation d’ici 3 ans. D’ici-là, un plan de sortie de Microsoft 365 doit être mis sur pied, afin d’éviter de se retrouver enfermé à nouveau dans les services Microsoft…
Finalement, puisque l’utilisation de Microsoft 365 pour le mail implique que nos messages soient stockés sur des serveurs externes à l’université, une attention particulière a été portée au respect des différentes législations sur le traitement de données. En particulier, le contrat entre l’ULB et Microsoft implique que les messages soient stockés sur des serveurs Microsoft situés au sein de l’Union Européenne, qui sont donc soumis à toutes les législations européennes, comme le RGPD en ce qui concerne la confidentialité des données.
Nous pensons que nos actions, soutenues par nos collègues dont certain.e.s lançaient des cris d’alarme depuis de nombreuses années, ont amené les autorités à ouvrir les yeux sur les enjeux de ce dossier, qui ne saurait être réduit à ses aspects pratiques ou financiers. Nous resterons vigilant.e.s quant au développement du plan de sortie de Microsoft 365. Enfin, nous veillerons au maintien le plus longtemps possible de la redirection des messages envoyés aux adresses mail @ulb.ac.be vers les nouvelles adresses @ulb.be.
Le gouvernement iranien a annoncé l’exécution du Dr Djalali le 21 mai prochain. Nous nous étions déjà mobilisé pour empêcher son exécution fin 2020, voir notre post du 2/12/2020. Une manifestation de protestation et de soutien est organisée par Amnesty Belgique devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue F.D. Roosevelt, ce mardi de 17:30 à 21:00.
Ci-dessous lettre type à adresser à l’ambassadeur d’Iran en Belgique (secretariat@iranembassy.be)
Monsieur l’Ambassadeur,
Ahmadreza Djalali, un universitaire et médecin suédo-iranien détenu arbitrairement à la prison d’Evin, à Téhéran, risque d’être exécuté de manière imminente, d’après des informations diffusées dans plusieurs médias officiels iraniens le 4 mai 2022, selon lesquels sa condamnation à mort doit être appliquée avant la fin du mois iranien d’Ordibehesht 1401 (soit le 21 mai 2022).
Il y a 18 mois, le 24 novembre 2020, Ahmadreza Djalali avait été informé qu’il serait exécuté une semaine plus tard. Des appels internationaux avaient alors été lancés pour empêcher cette exécution. Le 2 décembre 2020, après des interventions mondiales, son exécution avait été suspendue. De fin novembre 2020 à début avril 2021, des agents du ministère du Renseignement ont soumis Ahmadreza Djalali à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements alors qu’il était détenu au secret à l’isolement prolongé dans la section 209 de la prison d’Evin, qui est sous le contrôle du ministère du Renseignement. Ils ont notamment laissé une lumière vive allumée dans sa cellule 24 heures sur 24, ce qui, a-t-il indiqué, a eu un fort retentissement sur sa santé mentale, et l’ont fait dormir par terre sur une mince couverture durant plus de cinq mois.
Ahmadreza Djalali a été condamné à mort pour « corruption sur terre » (ifsad fil Arz) en octobre 2017, à l’issue d’un procès manifestement inique devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le tribunal s’est fondé principalement sur des « aveux » qui, selon Ahmadreza Djalali, lui ont été arrachés au moyen d’actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés alors qu’il subissait une détention à l’isolement prologée, sans pouvoir consulter un avocat. Amnesty International a fait valoir à maintes reprises que l’infraction de « corruption sur terre » ne répondait pas aux exigences de clarté et de précision requises en droit pénal et était contraire au principe de légalité et de certitude juridique. Le 9 décembre 2018, les avocats d’Ahmadreza Djalali ont appris que la 1ère chambre de la Cour suprême avait confirmé sa condamnation à mort, sans leur accorder la possibilité de présenter leurs arguments en faveur de leur client. La Cour suprême a rejeté au moins trois demandes de révision judiciaire de l’affaire. Ahmadreza Djalali souffre de plusieurs problèmes de santé pour lesquels il n’a pas bénéficié de soins médicaux ni de médicaments adaptés. Il a été opéré le 21 janvier 2022 pour ses maux de dos chroniques, mais il a été renvoyé dès le lendemain en prison, où il a dû à nouveau dormir par terre, ce qui a aggravé ses douleurs dorsales.
Je vous prie instamment de renoncer immédiatement à exécuter Ahmadreza Djalali, d’annuler sa déclaration de culpabilité et sa condamnation à mort, de le libérer dans les meilleurs délais et de rendre effectif son droit à réparation, conformément à la recommandation du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. Dans l’attente de sa libération, je vous engage à veiller à ce qu’Ahmadreza Djalali bénéficie de soins médicaux adaptés et soit protégé contre la torture et les autres mauvais traitements, à mener sans délai une enquête indépendante, efficace et impartiale sur ses allégations de torture et autres mauvais traitements, et à traduire en justice tout responsable présumé de ces agissements dans le cadre d’un procès équitable, excluant le recours à la peine de mort. Enfin, je vous appelle à instaurer un moratoire officiel sur les exécutions, en vue de l’abolition de la peine capitale.
Je vous prie de croire, Monsieur l’Ambassadeur, en l’assurance de ma respectueuse considération,
Depuis quelques mois, des sans-papiers, hommes et femmes, occupent des sites symboliques à Bruxelles : l’ULB (ils et elles sont pour le moment à la cafétéria du campus de la Plaine), la VUB ainsi que l’église du Béguinage.
Victimes invisibles de la crise sanitaire, ils sont plusieurs centaines a avoir entamé le 23 mai 2021 une grève de la faim, dans l’espoir que leurs revendications soient entendues par les autorités fédérales.
Englués dans la crise sanitaire, pris par nos charges académiques, administratives et familiales, nous avons tardé à nous engager sur ce tragique dossier mais récemment un très actif comité de soutien ULB-VUB a été formé dont les porte-parole sont nos collègues Andrea Rea (ULB) et Ilke Adam (VUB).
A son initiative, une marche de soutien est organisée le dimanche 20 juin prochain à partir de 15h, au départ de l’église du Béguinage et en direction de la VUB et de l’ULB.
Marie-Soleil Frère nous a quittés le 19 mars 2021. C’était une merveilleuse collègue, une formidable Vice-Rectrice, et surtout une amie. Fortement engagée dans les projets de coopération de l’ULB, elle fut aussi très active dans la mise en œuvre des bourses pour chercheurs en danger et défenseure inlassable de la liberté académique.
Le 24 novembre 2020, notre collègue irano-suédois Ahmadreza Djalali, professeur invité à la VUB, a été placé à l’isolement à la prison d’Evin, à Téhéran. Il a ensuite reçu un message l’informant qu’il serait bientôt exécuté. Le 1er décembre 2020, selon les messages dans la presse, il aurait été transféré à la prison de Karaj, l’endroit où les exécutions ont habituellement lieu. Cependant, le mercredi 2 décembre 2020 les représentants d’Amnesty ont reçu les informations selon lesquelles le transfert n’a pas encore eu lieu. Néanmoins, la situation de docteur Djalali reste critique.
Spécialiste de médecine de catastrophe, Ahmadreza Djalali a été arrêté en avril 2016 lors de son voyage professionnel en Iran et il a été accusé d’espionnage. Pendant les dix premiers jours de sa détention, personne ne savait où il était détenu. En octobre 2017, il a été condamné à mort à l’issue d’un procès jugé inéquitable. Il a passé les trois premiers mois de sa détention en isolement et il a subi une torture psychologique. Son avocat n’a été autorisé à lui rendre visite que sept mois après son arrestation. Notre université soutient notre collègue.
La délégation du corps académique de l’ULB s’est mobilisée pour notre collègue
Cette semaine, pendant trois jours, la délégation du corps académique, avec le soutien d’Amnesty Belgique, a organisé un piquet face à l’ambassade d’Iran, devant le bâtiment Janson. Elle a fait circuler dans l’université et sur les réseaux sociaux l’appel ci-dessous à envoyer à l’ambassade. Il n’est pas trop tard pour vous joindre au mouvement.
Vous pouvez soutenir notre collègue en envoyant le courrier suivant à l’ambassade d’Iran. Et, si vous le désirez, en sensibilisant vos étudiants à son sujet.
Objet : Annulez l’exécution d’Ahmadreza Djalali
Monsieur l’ambassadeur,
J’ai été informé·e que le médecin et universitaire Ahmadreza Djalali, emprisonné dans la prison d’Evin de Téhéran, a été placé en isolement et qu’on lui a dit qu’il serait exécuté sous peu.
Je vous demande instamment de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que tout projet d’exécution d’Ahmadreza Djalali soit immédiatement stoppé et que sa condamnation à mort soit annulée. Je vous exhorte en outre à le libérer immédiatement et à exécuter son droit à une compensation, conformément à la recommandation du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. Je vous demande enfin de transmettre ma demande à vos contacts à Téhéran et de contribuer à faire en sorte que l’Iran n’exécute pas cet homme.
Je vous prie de croire, Monsieur l’Ambassadeur, en l’assurance de ma respectueuse considération,
(Votre signature)
*** English version ***
Dear all,
Our colleague invited Professor at the VUB, Dr. Ahmadreza Djalali, risks being executed by Iran in the coming days for espionage.
Though ULB officially supports our colleague, you can act on an individual basis by writing an e-mail to the Iranian embassy in Belgium and circulating this message.
You can also circulate calls for support on social networks (Twitter, Facebook), and change your Teams profile picture to one of the attached images in order to raise awareness among the university community.
Below you will find a message that you can send to Ambassador G. Hossein Dehghani at secretariat@iranembassy.be, adding action@amnesty.be as a blind copy (cci).
You can send it as is or modify it. Please make sure that your message remains respectful and persuasive.
Object: Cancel the execution of Ahmadreza Jalali
Mr. Ambassador,
I have been informed that doctor and academic Ahmadreza Jalali, who is imprisoned in Tehran’s Evin prison, has been placed in solitary confinement and has been told that he will be executed shortly.
I urge you to do everything in your power to ensure that any plans to execute Ahmadreza Jalali are immediately halted and his death sentence overturned. I further urge you to release him immediately and implement his right to compensation, as recommended by the UN Working Group on Arbitrary Detention. Finally, I ask you to convey my request to your contacts in Tehran and to help ensure that Iran does not execute this man.
Sincerely yours,
(Your signature)
Vous pouvez également suivre d’autres propositions d’action sur le site du réseau SCHOLARS AT RISK : https://www.scholarsatrisk.org/tag/ahmadreza-djalali/
Sur Twitter
Notre action a été reprise dans la presse belge et internationale
L’année académique 2019-2020, avant la crise du Covid, a été marquée, sur le plan de la gouvernance à l’ULB, par ce que l’on a appelé la « crise des reports ». Il nous semble important d’informer nos collègues du combat que la délégation du corps académique a mené dans un contexte difficile. La saga de ce dossier, ardu et technique, fait ici l’objet d’un récit de l’un des membres de la délégation. Outre le fait que ce texte a pour objectif de donner des éléments factuels et un éclairage sur le travail qui a été le nôtre, il transmet, sans fard, le regard d’un nouvel élu découvrant ce monde de l’intérieur.
La délégation académique
Quelques mots en préambule. Pour rappel, votre délégation académique a été élue au cours d’élections qui se sont tenues en décembre 2019. Si, parmi ses 19 membres, on compte quelques scaphandriers chevronné.e.s, habitué.e.s aux plongées profondes au cœur des CA, CoA et autres GT, la plupart d’entre nous n’étaient, en janvier 2020, que des néophytes à peine capables de retenir leur souffle quelques secondes. Cependant, nous ne dûmes pas longtemps attendre pour connaître notre baptême de l’eau et du feu.
Le problème des reports en général – et des reports dit-facultaires en particulier – est ancien et pour le moins complexe.
Au début de chaque année civile, traditionnellement en février, les autorités présentent au CA un budget initial – combien d’argent est disponible et comment on pourrait le dépenser? – de l’année en cours (soit 2020). Quelques mois plus tard, les comptes – combien a-t-on dépensé, comment, et combien reste-t-il?) de l’année fiscale précédente (soit 2019 dans ce cas) sont également présentés au CA, sur base desquels des ajustements au budget initial sont réalisés, puisqu’on a alors une meilleure vision des dépenses et recettes réelles de l’année précédente, mais aussi des éventuels boni réalisés, qui peuvent alors être réinjectés dans le budget de l’année suivante pour augmenter certaines lignes ou en créer d’autres pour lancer de nouvelles initiatives. Ces ajustements mènent donc au budget ajusté – comment va-t-on dépenser l’argent disponible?-, qui est lui voté au cours d’un CA de l’été. Clairement, ce sont les autorités, en collaboration avec le DAF – Département de l’administration financières – qui établissent le budget qui, idéalement, doit être à l’équilibre, ou tout au moins ne pas afficher de déficit trop important. C’est le signe d’une gestion saine. Aussi, un délégué du gouvernement (un homme, en ce moment), qui siège en tant qu’observateur au CA, veille à ce qu’il en soit bien ainsi.
Or, en février 2020, le budget n’était pas à l’équilibre. Tout d’abord, l’ONSS – Office national de sécurité sociale – venait de présenter une créance inattendue due au Tax shift (cf ci-dessous). Ensuite, en 2019, les administrateurs s’étaient engagés à ce qu’un vaste et ambitieux plan IT – Technologies de l’information – soit financé à partir de 2020. Bien qu’une estimation du coût de ce plan et des pistes de financement aient été présentées aux administrateurs alors en fonction, les détails n’en seraient clarifiés que lors de la législature suivante, soit en 2020.
C’est là que surgit la problématique des reports
Depuis plusieurs années, les comptes de l’université affichent sur leur bilan un montant dit « de reports », qui regroupe l’ensemble des montants non-dépensés lors de l’année fiscale précédente et reportés dans le budget de l’année en cours, sans que la destination finale en soit toujours explicitée. Pour l’administration, il peut s’agir de montants qui ont déjà une destination (une dépense X), qui ne s’est pas réalisée l’année A mais le sera durant l’année A+1. Donc, on reporte le montant au budget de l’année suivante, et comme la destination est spécifiée, on parle alors de report justifié ou affecté. Pour le secteur académique, il peut s’agir d’un montant que l’on préserve, en prévision d’une dépense ultérieure précise (workshop, équipement, etc.). Dans ce cas, ces montants ont donc une destination précise, mais les outils comptables actuels ne permettent pas de le spécifier, si bien que ces reports, bien qu’affectés dans les faits, sont considérés comme non-justifiés. Parfois, ces montants n’ont pas (encore) de destination définitive. En d’autres mots, on épargne. Ceci est largement justifié par notre pratique des financements pour la recherche, l’enseignement, etc (en tout cas, c’est la ligne que la délégation académique a défendue). Un grant, une bourse, ne permettent en effet pas d’acheter une chaise de bureau, voire un ordinateur pour un secrétariat. Quoi qu’il en soit, et dans tous les cas, ces montants reportés apparaissent dans une ligne comptable globale, dite de reports non-justifiés. Pour ce qui concerne les reports associés à des crédits facultaires, le montant moyen par enseignant-chercheur est modeste. Multipliés par 3000 enseignants et chercheurs, ils deviennent conséquents.
En quoi les reports présentent-ils un problème?
A priori, des reports non-justifiés importants (un pourcentage non-nul du budget de l’université) font tache dans un bilan comptable. La Cour des comptes a soulevé plusieurs fois le problème, tout en comprenant le caractère somme toute « naturel » de reports non-justifiés associés à des activités académiques (recherche & enseignement). Il faut cependant comprendre que cette pratique n’est pas orthodoxe, en particulier si l’on vient du monde extérieur (industrie, fonction publique,..). De fait, bien indépendamment de la bonne volonté et de la rigueur des gestionnaires de comptes (la fameuse gestion « en bon père de famille »), notre pratique, qui est de facto cautionnée par nos autorités depuis des temps immémoriaux, prête le flanc à la critique « qui tue » : il s’agit d’argent public, et s’il n’est pas dépensé (ou engagé…), c’est qu’il n’était pas nécessaire et doit donc retourner dans un budget centralisé pour être affecté à une dépense bien identifiée.
La position des autorités de l’ULB
Il va sans dire que régler le problème des reports non-justifiés permettait de faire d’une pierre deux coups. Financer le plan IT, rembourser la dette ONSS, présenter un budget équilibré et « assainir » (le mot n’est pas de notre délégation) le mode de gestion des académiques. A ce propos, il convient de souligner que le problème des reports non-justifiés ne concernait pas que les facultés et leurs académiques, mais aussi, et très largement, l’administration, y compris centrale. Ensemble, ces reports avaient augmenté de manière substantielle au cours des dernières années. Il y avait donc là une situation de crise budgétaire.
Quels ont été notre rôle et notre position?
A ce stade, les détails du calendrier des évènements deviennent important.
Le budget initial 2020 devait faire l’objet du CA du 10 février dernier. Celui-ci aurait dû être essentiellement à l’équilibre, mais à moins d’une semaine du CA, ce ne fut soudainement plus le cas, suite à une facture inattendue de l’ONSS (résultant d’un effet combiné du récent Tax Shift et d’une mesure prise en 1984 par le Gouvernement Martens-Gol pour compenser une législation défavorable aux universités libres, compensation remise en question suite au Tax Shift qui a dès lors et malencontreusement un effet net négatif pour les universités libres… ).
Un budget initial fortement en déficit n’aurait pas été accepté par le délégué du gouvernement, mais les autorités avaient en réponse un projet clair et radical : acter dès ce CA la décision qu’aucun report non-justifié ne serait réalisé en 2020, pour permettre de récupérer les montants et dès lors, non seulement équilibrer le budget ajusté, mais également financer l’intégralité du plan IT! Pour de nombreux collègues, et en particulier les Doyen.ne.s, qui ont été avertis de la proposition en amont du CA (rappelons que, contrairement à notre délégation, les Doyen.ne.s ne siègent pas au CA mais seulement au CoA où elles et ils sont consulté.e.es sur les questions budgétaires), la mesure était inacceptable tant elle risquait de ruiner à court ou moyen termes de très nombreux projets pédagogiques ou scientifiques. Sans compter le fait que le financement du plan IT n’avait pas été très clairement motivé par les autorités en dehors des instances, et que la mesure de saisie des reports elle-même semblait passer pour une incrimination des académiques et de leur gestion financière.
Cependant, – reflet de la diversité de notre université -, le front des Doyen.ne.s n’était pas unanime, de sorte que la ligne de conduite de notre délégation a dû d’emblée être celle de la recherche d’un compromis. La première concession faite par les autorités aux Doyen.ne.s, dès le week-end précédent le CA du 10 février, était de limiter la suppression des reports facultaires à 50% pour 2020, tout en supprimant ces reports à 100% à partir de l’année suivante. Pour ce qui était des reports non-justifiés hors-facultés, les pourcentages devaient être plus élevés (de 80 à 100%, mais il faut rappeler qu’un mécanisme de justification des reports existe au niveau de l’administration générale, mécanisme inexistant pour les reports des crédits facultaires). La situation restait inacceptable pour certains Doyen.ne.s, et clairement pour nombre de nos collègues, mais pas tou.te.s ; à partir de ce point, il s’agissait surtout pour nous de déterminer jusqu’où il nous serait possible de faire changer ces pourcentages tout en prenant comme position fondamentale que les reports facultaires avaient leur raison d’être.
Nous avons travaillé dès lors suivant plusieurs axes, avec, nous devons bien l’admettre des résultats mitigés.
Tout d’abord, au cours de plusieurs réunions avec les autorités, mais aussi avec les Doyen.ne.s, nous avons tenté de différencier les reports facultaires des reports non-facultaires, leur raison d’être, leurs spécificités, voire leurs évolutions différentes au cours des années. Ce labeur a mobilisé une énergie considérable, tant du côté des Doyen.ne.s, que de notre délégation. Mais, il faut l’admettre, il s’est avéré in fine peu constructif. A ce titre, il faut comprendre et apprécier que la démocratie au sein de notre institution passe par une représentativité, au sein du CA et du CoA, outre du corps académique, de l’ensemble des corps (étudiants, scientifiques, administratif et gestion) ainsi que de plusieurs membres cooptés. Convaincre, obtenir un consensus, voire construire une unité, sont des exercices délicats et difficiles. Nous reviendrons sur ce point plus loin.
Ensuite, nous avons œuvré à la mise en place d’un GT, dont la fonction serait la mise en place d’un système comptable approprié pour la gestion des reports, en particulier des reports facultaires, renommés provisions facultaires. C’était la moindre des choses. Notre volonté était d’obtenir que le GT puisse œuvrer sur le long terme, et en particulier puisse proposer, en collaboration étroite entre gestionnaires de comptes, académiques, Doyens, et représentants du DAF et des autorités, une bonne gestion comptable des provisions nécessaires au fonctionnement des groupes de recherches, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres universités. Sur ce point, nous avons rapidement obtenu gain de cause, même s’il restait à régler le mode de fonctionnement du GT.
Enfin, nous avons demandé que le plan IT ne soit pas financé dans son intégralité. Ce point est technique mais important. Le plan IT devant être réparti sur plusieurs années, il était possible, et cela avait d’ailleurs été envisagé par les autorités elles-mêmes, de ne le financer qu’en partie (voire pas du tout, cf ci-dessous) en 2020. Malgré tout, déplacer ce curseur était difficile, les autorités pesant de tout leur poids sur ce dossier.
Et alors surgit la crise informatique…
On l’a presque oublié, mais début mars 2020, notre université a été quasiment paralysée, et ce pendant environ deux semaines, par un grave virus informatique. Dès lors, le plan IT devenait incontournable, et manifestement il ne s’agissait plus de discuter sa raison d’être…
Puis la crise sanitaire…
Alors que les négociations avec les autorités avançaient, et que nous prenions des contacts avec nos collègues, tant au sein des départements que des facultés, et que notre action était appuyée par des motions émanant de certaines facultés, le Covid-19 a débarqué en Belgique. Tout d’un coup, les conditions de travail de chacun.e d’entre nous, mais aussi de gestion participative au sein de l’université, se sont trouvées compliquées. Malgré cela, et malgré un quotidien familial chargé et stressant à gérer pour nombre d’entre nous, nous avons poursuivi nos travaux d’élus.
Peu de temps avant le début du confinement, le 5 mars, les administrateurs ont reçu une lettre signée par un groupe de 7 Doyen.ne.s contenant une contre-proposition à celle des autorités, s’articulant en deux grands principes : d’une part, diminuer le déficit du budget initial en supprimant certaines nouvelles initiatives, prévues avant la mauvaise nouvelle de l’ONSS et les crises informatique et sanitaire, et donc peut-être moins pertinentes à la lumière de ces nouvelles données ; d’autre part, ne programmer sur le budget 2020 que la première année de financement du plan IT, ce qui permettait de réduire le prélèvement sur les reports facultaires à 13%. Cette proposition étant radicalement opposée à celle des autorités, nous avons œuvré à trouver un compromis qui pourrait être accepté par la majorité des membres du conseil d’administration.
Tout d’abord, une demande conjointe, exprimée à l’unanimité en inter-corps, a été adressée aux autorités pour qu’un budget initial à l’équilibre soit présenté au CA, au tout début de la crise sanitaire. Cela devait être la dernière tenue du CA en présentiel. Les autorités en ont pris acte et grâce au travail colossal du DAF, réalisé dans un temps très bref et dans les circonstances difficiles, un budget à l’équilibre pouvait être présenté au CA du 16 mars. Malgré ces économies qui permettaient d’équilibrer le budget, la pilule restait amère pour les facultés : en vue de financer la totalité du plan IT via les reports non-justifiés, il était prévu de prélever 33% sur les reports facultaires. C’était difficile à accepter dans la forme, surtout que de nombreux administrateurs ne trouvaient plus critique de discuter du financement du plan IT dans l’urgence vu que le budget initial était alors à l’équilibre, et que ce plan ne pourrait de toute façon pas être financé avant l’approbation des comptes 2019 et le budget ajusté qui en découlerait pendant l’été. Les nerfs étaient à vif au cours de ce CA, ce qui est compréhensible étant donnée l’accumulation des dossiers et des problèmes.
A l’issue de ce CA, la situation était passablement bloquée, la défiance étant de mise entre les autorités d’une part, certain.e.s Doyen.ne.s d’autre part, et enfin les délégations des différents corps de l’université dont la nôtre. Néanmoins, un CA extraordinaire fut convoqué pour le 23 mars, CA qui aurait lieu pour la première fois par visioconférence vu que le confinement avait commencé. Il n’était pas question de ne pas trancher. Quelques jours après, le corps étudiant signifiait dans un courrier à l’ensemble des représentants qu’il prenait parti pour le plan mis sur la table par les autorités, soit 33% de non-report en 2020.
Dans la foulée, une proposition alternative de budget initial nous parvenait de la part des autorités. Elle incluait un financement de l’intégralité du plan IT, mais au prix de sacrifices importants dans de nombreux secteurs de notre institution. Cette proposition nous paraissait trop radicale alors que, depuis le début, nous plaidions pour une solution collaborative. Finalement, la veille-même du CA, une nouvelle lettre était adressée par 8 Doyen.ne.s aux administrateurs, les invitant à tirer les conséquences du drame social et économique qui s’annonçait suite à la crise sanitaire, et dès lors à reconsidérer toutes les dépenses non vitales, y compris celles votées précédemment comme le plan IT, et à reporter l’entièreté des soldes non-dépensés, en vue de permettre à l’Université de se recentrer sur ses missions essentielles, la recherche et l’enseignement. Il y avait donc, à ce moment-là, trois propositions sur la table des administrateurs : deux propositions des autorités en plus de celle de Doyen.ne.s.
Ce que nous avons proposé. Et ce qui a changé…
Ce qui n’était pas clair, c’était de savoir si la proposition de ce groupe de Doyen.ne.s aurait pu passer le cap d’un vote. L’argument de ces Doyen.ne.s avait néanmoins le mérite d’être clair : la situation sanitaire laissant présager une période de vaches maigres, il était impératif que l’université ne s’engage pas sur la voie de nouvelles dépenses, et surtout ne bloque pas de fonds importants pour financer un plan IT dont certaines dépenses ne seraient pas réalisées avant plusieurs années. La crise sanitaire rendait la gestion de ce dossier extrêmement difficile, voire impossible. Aussi, les appuis ou tout au moins la sympathie que nous espérions pouvoir trouver pour notre ligne d’argumentation semblaient faire défaut. C’est dans cet état d’esprit que nous avons finalisé notre propre proposition, rédigée durant plusieurs heures dimanche 22 mars, et envoyée ce même dimanche (!) aux membres du CA.
Voici, en substance, ce que nous proposions :
financer les deux premières années (au lieu de 4 années) du Plan IT, concernant la majorité des dépenses.
préserver 100% des reports facultaires
mettre en place un GT dont la fonction principale serait d’étudier la gestion des provisions facultaires
dégager un fonds d’urgence en soutien à la situation sanitaire de crise, notamment pour venir en aide à l’hôpital universitaire ; ceci serait réalisé en diminuant le montant des crédits facultaires globalisés de 33% dans le budget initial 2020.
C’était ce qu’on pourrait appeler un compromis, mais que pour notre part nous espérions être une troisième voie, ou en tout cas une manière de sortir de ce « bourbier » par le haut. Compromis dans le sens où les Facultés cédaient moins que ce que demandaient les autorités, mais plus que certain.e.s Doyen.ne.s ne le proposaient. Nous maintenions néamoins notre principe de base qui était de défendre la bonne gestion faite par les académiques et scientifiques des (maigres, apparemment en comparaison avec d’autres institutions proches) moyens que l’institution nous attribue. Aussi, nous mettions la solidarité au cœur de notre proposition. Enfin, nous reconnaissions la nécessité de financer un secteur trop longtemps délaissé par notre institution, n’en déplaise à ce que nous entendons parfois.
Ce qui a été finalement obtenu et ratifié au CA et au CoA fut le résultat d’un dernier amendement des autorités sur notre propre proposition: on gardait un financement du plan IT limité aux deux premières années, le principe du fonds d’urgence financé par réduction des crédits facultaires, mais les autorités y ont ajouté un prélèvement de 13% sur les reports facultaires, comme proposé dans la première lettre des Doyen.ne.s. Ce résultat n’est certes pas satisfaisant, mais à ce stade il ne nous a plus paru possible d’aller plus loin.
Qu’avons-nous appris ?
C’est difficile à dire…
Rétrospectivement, nous nous sommes trouvé dans une situation de blocage, largement à cause de la séparation entre l’acceptation de principe du plan IT, décidé en 2019, et la discussion de son financement (rapporté en 2020). Dès lors, la question devenait un problème de technique budgétaire et non plus de principe. La coïncidence de ce dossier budgétaire avec un problème informatique grave, qui mettait une fois de plus notre institution sur la sellette, mais aussi une défiance (très justifiée selon nous) d’une large partie de notre communauté vis-à-vis des monopoles de grands groupes informatiques, encore exacerbés par la marche forcée vers le télé-enseignement, ainsi que la gestion et la recherche virtuels, n’ont clairement pas contribué à installer un débat serein, ni avec les autorités, ni avec nos collègues, y compris des départements techniques, administratifs et de gestion.
Avec plus de temps, nous serions probablement arrivés à un résultat plus satisfaisant, mais le temps est ce qui nous a manqué le plus. Anticiper mieux, informer plus, voilà peut-être ce que nous retirons de cette expérience. Plus que jamais nous pensons que la démocratie vraie repose sur une implication large et informée, de toutes et de tous, quant aux engagements de notre institution.
En tant que représentant.e.s du corps académique au sein du Conseil d’administration de l’ULB, nous sommes très attentif.ve.s à la question de la soutenabilité de nos campus. L’engagement citoyen de la communauté universitaire et l’amélioration des infrastructures, dans une optique de développement durable, sont des enjeux prioritaires de notre programme 2020-2022. Ainsi restons-nous vigilants quant à la mise en œuvre de la vision d’université attractive et durable portée par le Plan stratégique de l’ULB, CAP2030 (https://www.ulb.be/fr/gouvernance/cap-2030-le-plan-strategique-de-l-ulb ) et plus particulièrement le Plan climat de l’ULB (https://www2.ulb.ac.be/el/EL58/content/EL58.pdf).
Penser globalement et agir localement, nous amène à considérer la problématique des changements climatiques comme un enjeu de société à l’échelle de la planète et à agir aussi dans notre sphère de proximité. En réaction aux constats et recommandations des scientifiques (y compris de l’ULB) (https://www.scientists4climate.be), la mise en œuvre du Plan climat à l’échelle des campus de l’ULB s’inscrit dans une démarche cohérente et responsable, le Plan climat vise la neutralité carbone pour 2050 en phase avec les objectifs climatiques internationaux.
En juin 2019, l’ULB s’est engagée officiellement dans la mise en œuvre d’un Plan climat visant une réduction des émissions de carbone importante à l’aune de 2030 (-14% par rapport à un scenario BAU). En décembre 2019, le conseil d’administration (CA) a validé le pool des 6 premières actions à mettre en place. Elles concernent deux thématiques centrales : la mobilité (politique de déplacement professionnel incitant les alternatives à l’avion ; politique de déplacement domicile/travail incitant des alternatives à la voiture ; promotion du télétravail) et l’énergie dans les bâtiments (Plan de rénovation structuré ; Réduction de la dette énergétique en travaillant prioritairement sur les nœuds énergétiques ; Mise en place des techniques efficaces de réduction de consommation énergétique)
En termes d’énergie, l’ULB en consomme pour ses activités de base d’enseignement et de recherche ainsi que d’autres activités de campus (résidences pour étudiant.e.s, restauration, culture, commerce). Elle présente des niveaux élevés d’intensité énergétique, supérieurs aux moyennes des bureaux bruxellois. Ceux-ci s’expliquent par une proportion importante de bâtis et équipements anciens et de pratiques peu responsabilisées. La politique énergétique de l’ULB ambitionne une gestion énergétique exemplaire, une amélioration progressive de l’efficience (infrastructures, équipements, usages) et une valorisation optimale des sources renouvelables d’énergie.
Que ce soit à la Commission de programmation des investissements (CPI) et au Conseil d’administration (CA), le CORACA insiste pour que tout projet du plan de rénovation se justifie par rapport à la vision 2050 d’un campus « bas carbone ». Par exemple, la rénovation des châssis-façades du bâtiment H au Solbosch prévue pour 2021 ne devra pas être un simple remplacement des châssis, mais l’occasion d’une mise en œuvre de solutions techniques les plus performantes aussi bien dans les matériaux, les équipements que des techniques mobilisées. (Point suivi en mai et juin 2020)